giovedì 25 agosto 2011

Una poesia di André Frénaud

Maison à vendre

Tant de gent ont vécu là, qui aimaient
l’amour, le réveil et enlever la poussière.
Le puits est sans fond et sans lune,
les anciens sont partis et n’ont rien emporté.
Bouffe le lierre sous le soleil d’hier,
reste la suie leur marc de café.
Je m’attelle aux rêves éraillés.
J’aime la crasse de l’âme des autres,
mêlée à ces franges de grenat,
le suint des entreprises manquées.
Concierge! J’achète, j’achète la baraque.
Si elle m’empoisonne, je m’y flambe.
On ouvrira les fenêtres... Remets la plaque.
Un homme entre, il flaire, il recommence.



Casa da vendere

Tanta gente è vissuta qui, cui piaceva
l’amore, il risveglio e levar la polvere.
Il pozzo è senza fondo e senza luna,
i vecchi son partiti senza portar via nulla.
Si gonfia l’edera sotto il sole di ieri,
restano la fuliggine, i fondi del caffè.
M’attacco ai sogni ragnati.
Mi piace la sporcizia dell’anima degli altri
commista a queste frange di tela granata,
l’untume delle imprese mancate.
Portinaio! Compro, compro la baracca.
Se m’avvelena, mi ci scotto.
Apriran le finestre... Rimetti la targhetta.
Un uomo entra, annusa, ricomincia.

Giorgio Caproni